[ads]Présents sur la quasi-totalité du corps, les poils nous protègent contre le froid, le chaud, les bactéries et les microbes. Mais pas que. De ce fait, les épiler n’est pas toujours une bonne idée ! Tour d’horizon des bonnes raisons de garder vos poils avec les Drs Isabelle Rousseaux, dermatologue et Julianne Berdah, gynécologue.
Coupés, épilés, rasés, détruits au laser, signes de virilité pour certains, diabolisés et disgracieux pour d’autres… Les poils sont enlevés par endroits ou conservés à d’autres en fonction des modes, mais aussi pour des raisons esthétiques et des normes sociétales. « Il y a quelques décennies, on était plus poilus. Aujourd’hui, l’épilation est bien ancrée dans nos habitudes et garder ses poils peut être mal perçu« , observe d’emblée le Dr Isabelle Rousseaux , dermatologue et vénérologue. Pourtant, les poils ne sont pas là par hasard. Quel est leur rôle et pourquoi les garder ? Sur quelles parties du corps ne faut-il pas les épiler ? Conseils de deux spécialistes en la matière.
1.Les poils protègent la peau des UV
Qu’ils soient sous forme d’un duvet discret ou de longs poils matures et colorés, les poils recouvrent tout notre corps, sauf la paume des mains, la plante des pieds et les ongles. Le poil se développe dans un bulbe pileux localisé à 4 mm sous la peau. Ce bulbe contient deux types de cellules : les mélanocytes, en charge de définir la pigmentation de la peau et la couleur des poils de chacun et les kératinocytes, des cellules qui synthétisent la kératine. « La kératine est une protéine qui confère à la peau, aux ongles et aux poils une certaine imperméabilité et protège la peau contre les rayons ultraviolets du soleil et des variations de température extérieure (le chaud, le froid)« , indique la dermatologue. Autrement dit, les poils participent à la régulation thermique du corps et offrent à la peau un petit indice de protection solaire, « compris entre 2 et 21 selon le contexte », précise une équipe de scientifiques australiens dans une étude de 2012 parue dans la revue Radiation Protection Dosimetry.
2.Les poils limitent la sécheresse vaginale
« Les glandes sébacées sont rattachées au poil et sécrètent un film hydrolipidique – le sébum – une émulsion d’eau et de graisse qui hydrate la peau et la rend plus souple. Donc si on enlève tous les poils, la peau est moins bien lubrifiée. Le problème se pose notamment avec les poils pubiens, car si on les épile intégralement, il y a un risque de sécheresse, en plus d’un risque d’infection, La mode de l’épilation intégrale au laser n’est donc pas une très bonne idée selon moi car elle détruit le poil et donc détruit une grande partie des glandes sébacées et assèche la vulve« , signale le Dr Rousseaux.
3.Les poils limitent le risque d’infection pendant un rapport sexuel
« Je sais que c’est très à la mode, mais il ne faut pas enlever les poils présents sur les grandes lèvres. D’une part, les glandes sébacées rattachées aux poils, particulièrement celles des poils du pubis, permettent de capter des odeurs chargées en phéromones. Ce sont des substances chimiques comparables aux hormones qui joueraient un rôle dans l’attraction sexuelle et qui favoriseraient ainsi l’excitation entre deux individus. D’autre part, lorsqu’elle n’a plus de poils, la vulve est exposée à des frottements, à des frictions et à des échauffements pendant les rapports sexuels, susceptibles d’entraîner des brûlures et des irritations graves d’une part, mais aussi des condylomes, des verrues génitales dus aux papillomavirus humains (HPV)« , détaille le Dr Julianne Berdah, gynécologue-endocrinologue.
4.Les poils retiennent la sueur
« Les poils qui servent un peu moins sont les poils des aisselles. Pour autant, ils ne sont pas là par hasard« , rétablit le Dr Rousseaux. Tous les poils jouent un rôle dans la régulation de la température corporelle. Et notamment les poils présents sous les aisselles qui permettent de mieux faire circuler l’air et donc de garder le corps à une bonne température afin d’éviter sa déshydratation. Ils permettent également de retenir l’écoulement de la sueur. Toutefois, en étant retenue dans les poils, la transpiration macère et peut entraîner des odeurs nauséabondes. Mais même entièrement épilée, la peau des aisselles peut quand même dégager une mauvaise odeur.
5.Les poils filtrent les microbes et les poussières
Les poils du nez ne se logent pas dans nos narines par hasard ! Ils ont pour fonction de filtrer les microbes et les poussières et de les empêcher de pénétrer dans la cavité nasale et dans les poumons. Ils sont également des remparts naturels aux grains de pollens, qui sont des sources d’allergie chez de nombreuses personnes, et aux petits insectes, qu’on pourrait facilement inhaler et qui pourraient vite coloniser les voies respiratoires. Si une poussière, un pollen ou un petit insecte entrent dans notre narine, les poils du nez jouent un rôle d’avertisseur, provoquant un picotement et un éternuement qui chasse l’intrus hors de la narine. Surtout, le fait d’arracher ses poils du nez« favoriserait les micro-lésions et les saignements, favorables aux infections et à la prolifération de bactéries et champignons« , indique la dermatologue. Quant aux poils des oreilles, ils filtrent le son et empêchent le passage des corps étrangers (poussières, petits objets) et de la transpiration jusqu’au conduit auditif. On peut couper les poils du nez ou des oreilles qui dépassent en utilisant une petite tondeuse pour poils de nez par exemple, mais on ne les arrache ni avec une pince à épiler, ni avec de la cire.
Quel est le rôle des poils ?
- Poils du corps : ils permettent de se protéger du froid et du chaud : lorsqu’il fait chaud, les poils retiennent la sueur près de la peau, ce qui permet d’hydrater l’organisme et de le maintenir à une bonne température, en revanche, lorsqu’il fait froid, les poils s’hérissent pour conserver une fine couche d’air tiède près de la peau permettant de maintenir là-aussi le corps à une bonne température (c’est ce qu’on appelle le phénomène de « chair de poule »). Les poils du corps font également barrière aux agressions extérieures et participent à la sécrétion de la kératine, une protéine qui assure l’imperméabilité et la souplesse de la peau.
- Poils du pubis : ils jouent un rôle dans l’attirance sexuelle en retenant les phéromones, limitent le risque de sécheresse vaginale, protègent les muqueuses génitales contre les infections.
- Poils du nez : ils filtrent les poussières, les microbes, les pollens et les petits insectes faciles à inhaler, en empêchant leur passage jusque dans les fosses nasales.
- Poils des aisselles : ils retiennent l’écoulement de la sueur et participent à la régulation thermique corporelle.
- Cheveux : ils constituent un bon isolant thermique, en protégeant notamment le cerveau du froid (prévient l’hypothermie) et du chaud (prévient l’insolation). De plus, ils permettent aux vaisseaux sanguins qui irriguent le cerveau de réguler sa température, servent à protéger le crâne en amortissant les coups, absorbent la transpiration… La chevelure a également un rôle social important selon les cultures et les époques. Enfin, les cheveux révèlent l’ADN d’une personne et permettent de détecter la présence de différents poisons (plomb, mercure, arsenic…) ou drogues, même plusieurs années après l’ingestion car les substances toxiques absorbées par l’organisme s’accumulent dans les follicules pileux, particulièrement ceux des cheveux.
- Cils : ils protègent les yeux des agressions extérieures comme les gouttes de pluie, la sueur, les poussières et les autres impuretés. Ils atténuent l’intensité des rayons du soleil et sont également un élément d’expression du visage.
- Sourcils : à l’instar des cils, ils agissent comme « des gouttières » et protègent les yeux de la pluie, des gouttes de sueur, des rayons du soleil et des poussières. Ils ont également un rôle dans la communication et dans les expressions du visage.
Merci aux Drs Isabelle Rousseaux, dermatologue et vénérologue à Lille et Julianne Berdah, gynécologue-endocrinologue à Paris.