En cas de dysfonction érectile, certaines plantes médicinales peuvent s’avérer utiles. Le Dr. Gilbert Bou Jaoudé, médecin sexologue, nous éclaire sur les espèces végétales qu’il prescrit, généralement en association avec les traitements allopathiques.
La phytothérapie dans l’arsenal des sexologues
En plus de la fameuse pilule bleue et autres médicaments destinés à traiter les troubles de l’érection, des plantes médicinales sont aussi indiquées dans cette problématique. Le Dr. Gilbert Bou Jaoudé, sexologue, en prescrit à certains de ses patients : “J’ai sélectionné des plantes pour lesquelles il existe des études mettant en évidence leurs bénéfices, notamment en comparaison à l’effet placebo”. Pour ce médecin, il ne s’agit pas de solutions miracle, mais il estime qu’il serait dommage de s’en priver, soit pour améliorer les résultats obtenus avec les traitements allopathiques, soit pour diminuer progressivement le recours à ces derniers.
Plantes pour lesquelles il existe des preuves scientifiques
Au regard de la littérature scientifique, les plantes médicinales les plus intéressantes pour l’érection semblent être le tribulus terrestris, la damiana et le fenugrec. Elles ont pour effet de stimuler les sécrétions naturelles de testostérone. Elles ont donc un impact direct sur la libido et la fonction sexuelle globale. “Je prescris ces plantes aux hommes qui ont des troubles sexuels soit liés au vieillissement masculin soit à une phase d’andropause soit à toute autre raison médicale entraînant une baisse de la fabrication de testostérone”, confie le sexologue.
Le Dr. Gilbert Bou Jaoudé souligne l’intérêt d’un second type de plantes : celles capables d’améliorer la montée d’excitation sexuelle. C’est le cas du ginseng, de la grenade, du ginkgo biloba et de la maca. « L’excitation sexuelle et le plaisir sont la base de l’érection, donc ces plantes sont utiles aux hommes dont le trouble érectile est en lien avec une fatigabilité globale ou qui ont l’impression d’être diminués sur le plan sexuel à cause de l’âge, d’une prise de poids, etc. ». Des études ont montré que cette phytothérapie donne de meilleurs résultats quand elle est associée à un oligo-élément qui agit sur la micro-circulation de sang dans le pénis : la L-arginine.
La littérature scientifique mentionne d’autres remèdes de phytothérapie à l’instar d’un extrait de pistache ou même du jus d’oignon frais ! Les fabricants de compléments alimentaires font évoluer leurs formules en fonction des connaissances scientifiques. En outre, certains remèdes végétaux tombent aux oubliettes à l’instar de la yohimbine, extraite d’une plante africaine : cette molécule provoque des effets secondaires importants comme de l’hypertension artérielle, des palpitations cardiaques, des étourdissements, etc. “La yohimbine était l’un des premiers traitements en comprimé contre les troubles de l’érection”, se rappelle Dr. Gilbert Bou Jaoudé.
Comment utiliser ces plantes ?
Ces plantes peuvent être employées dans les cas de troubles de l’érection légers, pour lesquels il n’y a pas d’urgence et qui sont associés à des soucis d’excitation et de plaisir. Elles sont aussi utiles aux hommes qui, arrivés à la cinquantaine, sentent qu’ils ont moins d’énergie au plan global. Rappelons que la phytothérapie nécessite souvent d’attendre un certain temps avant que l’on en ressente des effets, les “ cures ” de plantes durant généralement 21 jours.
Le Dr. Gilbert Bou Jaoudé les prescrit parfois seules mais le plus souvent en complément à des médicaments à visée érectile. Il justifie : “ la phytothérapie complète très bien l’allopathie car avec les seuls médicaments, l’érection peut être améliorée sans qu’il y ait de l’excitation et du plaisir. ” Généralement, un traitement de la dysfonction érectile commence par la prise de médicaments associés à une amélioration de l’hygiène de vie.
C’est ainsi qu’on peut ensuite passer à des traitements phytothérapeutiques et enfin arrêter toute supplémentation. “ Il est essentiel de réagir vite, avertit le médecin qui justifie : un homme qui a des pannes régulières depuis plus de 6 mois a tout intérêt à consulter rapidement afin d’augmenter ses chances de guérison. ”
Une autre catégorie de plantes médicinales peut être employée en cas de troubles de l’érection : il s’agit de celles qui agissent sur le système nerveux et l’humeur. Passiflore, lavande, camomille ou encore safran et griffonia : en effet, les soucis de la vie sont des facteurs de stress ou de baisse de moral qui peuvent rapidement faire chuter la libido. “Il arrive que je prescrive, en plus du traitement à visée érectile, des plantes qui améliorent le mental”, confirme le sexologue qui cite les cas de troubles causés par de l’angoisse, par une peur de l’échec ou encore par des épisodes de stress professionnel importants.
Enfin, les troubles urinaires liés à une hypertrophie de la prostate altèrent la fonction érectile. Or il existe des plantes médicinales dont les effets sont avérés : palmier nain, prunier d’Afrique ou encore ortie. En améliorant le fonctionnement prostatique et urinaire, on obtient un meilleur confort génital.
Remèdes naturels contre les troubles de l’érection : Précautions
Attention ! Les remèdes à base de plantes présentent de nombreuses contre-indications. Selon le sexologue, les hommes souffrant de troubles cardiovasculaires, de diabète, d’hypertension ou bien qui sont sous traitement anticoagulant doivent toujours demander un avis médical. Une grande prudence est aussi requise si les remèdes végétaux sont achetés sur Internet : de nombreuses arnaques sont recensées – tromperie dans l’espèce végétale, produits présentés comme étant naturels alors qu’ils contiennent des substances chimiques, etc.
Pour conclure, soulignons que les traitements n’auront pas les effets attendus si aucun effort n’est réalisé pour améliorer son hygiène de vie. “Dans les troubles de l’érection, si on continue d’appuyer sur le frein – qu’il s’agisse de troubles du sommeil, de tabac ou encore d’alcool -, il ne sert à rien d’appuyer sur l’accélérateur c’est-à-dire de prendre des substances qui sont censées stimuler l’érection”, insiste le Dr. Gilbert Bou Jaoudé.